S2 #6 Le pouvoir de la pensée flexible, Le livre pour apprendre à re-penser

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" Repenser permet de s’améliorer. Et quelque-soit la conclusion à laquelle nous parvenons, je crois que le monde serait meilleur si nous le considérions tous plus souvent avec un regard de scientifique. Etes-vous d’accord ? Si la réponse est non, qu’est-ce qui vous ferait changer d’avis ? " Ces phrases sont extraites du dernier livre d’Adam Grant le pouvoir de la pensée flexible.  

Le pouvoir de la pensée flexible, le pitch.

Cet auteur enseigne le management et les théories comportementales à l’université de Wharton. Il a publié de nombreux ouvrages. Je vous avais déjà parlé de Donnant, donnant lors de la première saison du Sirop.

Ce livre est sorti en 2021, c’est un de mes coups de cœur de l’année !

L’esprit d’ouverture, la pensée flexible, je pense directement aux multipotentiels. Vous savez que le sujet m’intéresse particulièrement. Ici, l’auteur parle de tout le monde, pas de prisme particulier, pas de cibles spécifiques.

Vous, moi, sommes fiers de nos connaissances, de nos expertises, fiers de rester fidèles à nos convictions, à nos opinions.

Pourtant, le monde bouge, il change rapidement. Pour l’auteur, il serait nécessaire de consacrer autant de temps à rééxaminer vos idées qu’à les concevoir.

Pourquoi vous réfugier dans ce qui est connu et comment garder l’esprit ouvert ? Cet ouvrage est truffé d’exemples, il s’appuie sur les sciences cognitives, il fait référence à des nombreuses études récentes.

Les différentes postures contraires au pouvoir de la pensée flexible.

Avant de vous expliquer le cycle de renouvellement de vos pensées, intéressons-nous aux trois postures que vous adoptez quand vous réfléchissez et discutez.  

Le prédicateur est à l’action quand vos croyances sacrées sont menacées. Vos sermons défendent, font la promotion de vos idéaux.  

Le procureur, lui, identifie une faille dans le raisonnement de l’autre. Vous présentez vos arguments pour prouver à votre adversaire qu’il a tord et pour gagner l’affaire.

L’homme politique cherche à conquérir un public. Vous faites campagne, vous cherchez l’adhésion.    

En résumé, Le prédicateur prêche la bonne parole, le procureur attaque ceux qui ont tort et l’homme politique milite pour obtenir les faveurs des autres.

L’auteur vous invite à penser comme des scientifiques. Vous recherchez la vérité. Vous vous livrez à des expériences pour tester des hypothèses et découvrir un nouveau savoir, dit Adam Grant.

Attention, une grande intelligence ne garantit en rien l’agilité mentale.

Des expériences récentes suggèrent d’ailleurs que plus une personne est intelligente, plus elle peut avoir des difficultés à actualiser ses croyances.

Deux biais cognitifs existent. Ils vous empêchent de mettre en œuvre votre intelligence, vous n’en n’êtes pas toujours conscients.

Il y a le biais de confirmation, on voit ce qu’on s’attend à voir. Et aussi Le biais de désirabilité, on voit ce qu’on veut voir. 

Penser en scientifique, c’est cultiver ardemment l’ouverture d’esprit dit encore Adam Grant.

Rechercher en quoi vous pourriez avoir tort, et non ce en quoi vous devez avoir raison et réviser votre point de vue en fonction de ce que vous apprenez.

Revenons aux trois postures.

Le prédicateur ne change pas d’avis, cela montre sa faiblesse. Pour le scientifique, c’est un signe d’intégrité intellectuelle.

Le procureur ne se laisse pas persuader, cela revient à admettre sa défaite. Pour le scientifique, c’est un pas de plus vers la vérité.

L’homme politique vire et revire en fonction des carottes, des bâtons qu’on lui tend. La logique rigoureuse, les données solides poussent le scientifique à changer de direction.

L’esprit ouvert, c’est l’agilité mentale, le mode scientifique. L’apprentissage a pour but de faire évoluer vos croyances, pas les confirmer.

Le cycle de renouvellement de la pensée pour acquérir une pensée flexible.

Cela démarre par l’humilité intellectuelle. On sait qu’on ne sait pas.

Le reconnaitre ouvre la porte au doute, la seconde étape.

Vous allez alors questionner votre compréhension actuelle des choses et cela vous rend curieux, précise Adam Grant.

Cela débouche sur de nouvelles découvertes, qui renvoie à l’humilité en mettant en lumière tout ce qui vous reste à apprendre.

Le contraire du cycle de renouvellement de la pensée est le cycle de l’excès de confiance.

Cela démarre par l’orgueil, vos convictions sortent renforcées par les biais de confirmation et de désirabilité. Votre pensée est validée, et votre orgueil s’en porte encore mieux.

Reprenons les trois postures.

Lorsque vous prêchez, vous croyez déjà détenir la vérité, vous ne pouvez pas voir les failles dans ce que vous pensez savoir.

L’orgueil donne alors naissance à la conviction.

Vous devenez des procureurs. Vous voulez que les autres changent d’avis.  Votre point de vue est gravé dans le marbre dit l’auteur. Vous êtes victimes des deux biais.

Place enfin à l’homme politique qui ignore ce qui n’obtient pas la faveur des électeurs. Alors, vous tentez encore de les impressionner.

En résumé, résistez à la tentation d’être un prédicateur, un procureur, un politicien. L’esprit scientifique préfère l’humilité à l’orgueil, la doute à la certitude, la curiosité à la fermeture d’esprit.

Le pouvoir de la pensée flexible, et la confiance ?

L’auteur vous invite à ne pas confondre compétence et confiance.

L’effet Dunning Kruger vous rappelle que plus vous pensez être bon, plus vous risquez de vous sur estimer.

Vous êtes susceptibles de déborder de confiance, alors que vous manquez de compétences. Vous confondez expertise et expérience !

C’est le syndrome du sportif dans son fauteuil. Le sportif qui depuis chez lui reproche à l’entraineur d’avoir fait rentrer tel joueur et prône une meilleure stratégie.

En résumé, vous devez confiant à l’excès quand vous passez du statut de novice à celui d’amateur.

Les novices manquent de confiance, mais, plus ils en gagnent, plus leur évaluation est erronée. Ils basculent dans l’arrogance.

Je viens de vous parler du syndrome du sportif dans son fauteuil. A l’opposé, se trouve un autre syndrome, celui de l’imposteur.

Ici, la personne doute et réussit malgré tout et plutôt très bien. ses doutes. Et une étude démontre, même, que les performances d’étudiants qui éprouvent ce sentiment régulièrement sont meilleures que celles de leur camarade.

Le syndrome de l’imposteur aurait donc des avantages. Le doute les amène à travailler davantage, plus intelligemment, et ils apprennent mieux.

Quel est le juste idéal entre ces deux extrêmes ?

Une combinaison de confiance en vous et de confiance en vos outils nous dit l’auteur.

Vous pouvez avoir confiance en votre capacité à atteindre un but, et vous demandez si vous disposez des bons outils pour y parvenir.

Assurance d’un côté et incertitude l’autre, l’auteur parle de humilité confiante.

Les leaders les plus efficaces ont foi en leurs forces, ils sont également conscience de leurs faiblesses. Une des caractéristiques des apprenants au long cours est qu’ils reconnaissent apprendre quelque chose de tous ceux qu’ils rencontrent, conclut l’auteur.

La joie d’avoir tort, un signe du pouvoir de la pensée flexible.

C’est ce moment où vous vous rendez compte que ce que vous croyez n’est peut-être pas vrai !

Quand vos croyances sont remises en cause, vous avez tendance à vous fermer.

L’égo protège l’image réconfortante que vous avez de vous-même.  

Vous ne voyez que les informations qui étayent vos convictions. Vous entendez que ceux qui les renforcent, valident. La forteresse est imprenable dit l’auteur. Vous vous souvenez des deux biais ?!

Comment faire ?

L’attachement est ce qui vous empêche de reconnaitre que vos opinions sont à côté de la plaque, et de les reconsidérer.

Alors, place au détachement. Détacher le présent du passé et détacher les opinions de l’identité.

Notre identité devrait se définir en terme de valeurs et non de croyances !

Ceux qui ont souvent raison écoutent beaucoup, changent d’avis. Si vous ne changez pas d’avis fréquemment, vous risquez de beaucoup vous tromper dit Jeff Bezos.

Au quotidien, les bonnes pratiques ?

Cherchez des informations contraires à vos idées.

J’aime me poser cette question « qu’est-ce que je n’ai pas voulu voir ? ». J’échappe ainsi aux filtres des biais, et je m’oblige à m’intéresser aux informations qui peuvent me déplaire.

Voici une autre piste.

Au moment où une opinion se forge, demandez-vous ce qui vous ferait changer d’avis, qu’est ce qui doit se produire pour que celle-ci soit invalidée.

Les bonnes bagarres, le conflit constructif, un autre signe du pouvoir de la pensée flexible.

L’auteur fait la différence entre le conflit opérationnel, une confrontation d’idées et d’opinions et le conflit relationnel.

Le conflit devient, alors, une confrontation de personnes. Vous êtes des prédicateurs qui défendez votre point de vue, des procureurs attaquant l’autre partie avec mépris, des politiciens rejetant les opinions de ceux n’appartenant pas au même camp.

L’auteur vous invite à savoir vous disputer sainement.  La tension est d’ordre intellectuelle, pas émotionnelle. Le ton est vif, fougueux, pas agressif, combatif.

Vous vous bagarrez sur le comment pas sur le pourquoi. Vous ne vous acharnez pas à expliquer pourquoi vous avez raison et l’autre tort. La bagarre est fructueuse quand on s’acharne sur le comment.

Enfin, l’auteur insiste sur la présence d’un réseau de mise au défi, des personnes qui vont pointer vos points faibles et vous aider à les surmonter.  

Les membres idéaux ? Des gens désagréables, de type généreux.

Ils disent ce qu’ils pensent, ils ont pour ambition d’améliorer le travail qu’ils critiquent, et non renforcer leur ego.

Des gens généreux aussi. Vous vous sentez soutenus, encouragés. Alors, qui sont vos censeurs les plus vigilant ?

Vous savez maintenant comment faire pour garder l’esprit ouvert. Et les autres, comment les aider à renouveler leur pensée ?

Le pouvoir de la pensée positive, et les autres ?

Cette partie du livre s’intéresse à la façon dont vous pouvez accompagner l’autre à ouvrir son esprit.

Chaque chapitre analyse une situation particulière. J’ai choisi le chapitre qui parle de comment influencer les autres et remporter les débats.

Pourquoi ce choix ?

Adam Grant parle ici beaucoup des techniques utilisées par les meilleurs négociateurs, il parle de science de l’accord.

Plutôt que d’attaquer quand une personne se montre hostile, Adam Grant propose de faire un pas de côté, une approche collaborative.

Il nous invite à danser, c’est la métaphore retenue !

Les négociateurs experts ne sont pas dans une spirale attaque-défense, ils ne descendent pas les propositions de la partie adverse pour réaffirmer leur propre position.

D’abord, ils reconnaissent certains points d’accord. Quand vous concédez un point à l’autre, vous lui indiquez que vous n’êtes ni prédicateur, ni procureur, ni politicien.

Souligner les points d’accord, reconnaitre que certains arguments sont valables, c’est l’humilité confiante. Vous encouragez l’autres à suivre ce cycle de renouvellement de la pensée.

Ensuite, les négociateurs experts veillent aussi à ne pas frapper trop fort.

Ils présentent moins d’éléments pour étayer leur position, ils ne veulent pas noyer leurs points clés.

Ils choisissent un petit nombre d’arguments convaincants et cohérents encourageant l’autre à reconsidérer sa propre opinion.

Ils manifestent de la curiosité et posent des questions.  Ils recueillent des informations, et trouvent ainsi des moyens pour que les parties prenantes s’en sortent mieux.

Vous ne l’allez pas les convaincre que vous avez raison, vous avez besoin d’ouvrir leur esprit à la possibilité qu’ils aient tort. La curiosité naturelle fera le reste.

Un dernier élément intéressant ! Les experts en négociation sont plus enclins à exprimer leurs sentiments concernant le processus de négociation et à vérifier ce qu’ils percevaient des sentiments de l’autre partie.

Le pouvoir de la pensée flexible, encore deux découvertes

L’auteur nous explique que celui qui ignore un conseil n’est pas nécessairement en désaccord avec celui-ci. Il peut simplement résister à la pression et au sentiment qu’un autre contrôle sa décision.

Il parle de l’entretien motivationnel.

Vous n’allez pas convaincre une personne à changer, il faut mieux l’aider à trouver ses propres motivations qui conduiront au changement.

Vous avez tendance à parler quand vous voulez convaincre, le moyen le plus efficace est souvent d’écouter.

Cela passe par poser de bonnes questions ouvertes, vous aidez l’autre à aborder ses propres opinions avec plus d’humilité, de doute, de curiosité.

L’auteur parle de charisme inversé, une expression pour saisir la qualité magnétique de ceux qui savent écouter, dit-il.

Les communautés apprenantes, une déclinaison du pouvoir de la pensée flexible.

Avant de résumer les trois éléments à retenir, je vous invite aussi à lire la dernière partie de ce livre.

Elle est consacrée à comment penser autrement ensemble, comment créer des communautés apprenantes au long cours.

Il fait le grand écart entre un chapitre consacré aux enfants et l’éducation et un autre dans lequel il vous invite à rester ouvert pour réfléchir à votre avenir.

Enfin, il aborde le monde de l’entreprise, et comment en faire une communauté d’apprenants ?

Etablir une sécurité psychologique est le premier critère.

Un climat de respect, de confiance, d’ouverture afin que chacun puisse faire part de ses inquiétudes, suggestions sans crainte de représailles dit l’auteur.

L’apprentissage doit être continu. Souvent quand les bonnes pratiques sont atteintes, cela cesse.

Se focaliser sur les résultats est une démarche intéressante à court terme.

Pour l’apprentissage à long terme, cela peut devenir un obstacle.

Il faut compléter la responsabilité du résultat avec celle du processus.

Sécurité psychologique, responsabilité, vous retrouvez ici des éléments mis en avant par Sévérine Loureiro dans le droit à l’erreur, un ouvrage décortiqué dans un précédent épisode de la seconde saison du Sirop.  

Le pouvoir de la pensée flexible, la conclusion.

Il est temps de conclure par les trois idées principales de cet ouvrage.

  • Ne soyons ni prédicateur, ni procureur, ni homme politique, adoptons la démarche scientifique.
  • Mettons à l’épreuve nos convictions, testons nos idées, soutenons la contradiction et cultivons les bienfaits du doute.
  • Je vous rappelle aussi deux questions utiles à vous poser. Qu’est ce que vous n’avez pas voulu voir ? Et qu’est ce qui vous ferait changer d’avis ? Et n’oubliez pas de vous entourer d’un réseau de personnes qui vous aident à douter tout en vous soutenant dans ce renouvellement de vos convictions, croyances.  

Si vous avez envie de découvrir un autre ouvrage de cet auteur, je vous recommande l’écoute d’un des premiers épisodes du Sirop qui parle de Donnant Donnant, un ouvrage plus ancien d’Adam Grant.

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Rendez-vous dans 15 jours pour le dernier épisode de 2021 !  

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